Ostéotomie maxillaire

Chirurgie orthognatique

Qu’est-ce qu’une ostéotomie Maxillaire ?

Les ostéotomies maxillaires permettent de corriger une anomalie de position et/ou de dimension du maxillaire ou mâchoire supérieure. Le terme ostéotomie signifie de couper l’os, de créer une fracture dirigée du maxillaire.

L’ostéotomie du maxillaire de Lefort 1 suit le trajet des traits de fracture de l’os maxillaire décris par Lefort dans sa classification. L’ostéotomie maxillaire la plus commune suit le trait de fracture de Lefort 1 permettant ensuite de mobiliser le maxillaire et ainsi l’arcade dentaire supérieure.

Ainsi mobile, il est possible de le tracter dans tous les plans de l’espace : vers l’avant, plus exceptionnellement en arrière ; sur les côtés par translation ou rotation, mais également de réduire sa hauteur par une ostéotomie d’impaction du maxillaire en réséquant une partie de l’os, ou au contraire de l’allonger par une ostéotomie maxillaire d’abaissement en effectuant une greffe osseuse.

L’ostéotomie d’impaction du maxillaire permet de corriger le sourire gingival lors d’un excès vertical.  A contrario, l’ostéotomie d’allongement du maxillaire par greffe osseuse permet de traiter une insuffisance verticale et de découvrir les dents lors du sourire.

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Pourquoi faire une ostéotomie maxillaire ?

Pendant la croissance, il est possible de corriger les anomalies de dimension ou de position sagittale (antéropostérieur) du maxillaire par un traitement orthopédique dento-facial appelé également en langage courant traitement orthodontique précoce.

En effet, lorsque le maxillaire est trop en arrière et responsable d’un articulé inversé avec les dents mandibulaires en avant des dents maxillaires, il est possible de stimuler la croissance de ce dernier en tractant le maxillaire par un masque appelé masque de Delaire, de moins en moins utilisé au profit d’élastiques posés sur les braquettes (les bagues) ou sur des plaques fixées sur le maxillaire.

De même, il est possible de réaliser une expansion ou élargissement du maxillaire, détaillé dans la rubrique disjonction intermaxillaire.

Durant l’enfance, ces anomalies de position et/ou de dimension du maxillaire sont étroitement liées aux fonctions respiratoires et de position de la langue. Une consultation précoce avec un chirurgien ORL peut être nécessaire pour détecter une obstruction respiratoire et la traiter afin de ne pas interférer avec la croissance du maxillaire. De même, des séances de kinésithérapie oro-maxillo-faciale ou d’orthophonie afin de rééduquer le positionnement de la langue et corriger une dysfonction linguale peuvent être indiquée et peuvent, à elles seules intercepter une anomalie de croissance maxillaire.

En fin de croissance, il n’est plus possible d’agir sur cette dernière, et seul un traitement chirurgical par ostéotomie maxillaire pourra rétablir la position idéale des mâchoires pour corriger la malocclusion ou malposition des dents.

Ainsi, lorsque la croissance touche à sa fin et à l’âge adulte, si une anomalie de position ou de dimension persiste, l’ostéotomie maxillaire est indiquée.

Par contre, les anomalies de dimensions verticales avec un excès vertical maxillaire responsable des sourires gingivaux ou au contraire l’insuffisance verticale du maxillaire sont peu accessibles à un traitement orthopédique ou orthodontique précoce et vont souvent nécessiter une chirurgie du maxillaire en fin de croissance.

A partir de quel âge peut-on effectuer une chirurgie maxillaire ?

Avant toute ostéotomie maxillaire et en général en chirurgie orthognatique, il est nécessaire de s’assurer que la croissance touche à sa fin. Classiquement, la date des premières règles chez les filles peut orienter vers l’âge de fin de croissance, également l’absence d’augmentation de taille des chaussures pendant 1 an peut évoquer la fin de la croissance. Classiquement, vers 14 ans chez les filles et 15 ans chez les garçons on peut envisager une chirurgie orthognatique maxillaire, mandibulaire voire bimaxillaire.

Une radiographie de la main peut vous être prescrite pour évaluer l’âge osseux et donc confirmer la fin de la croissance par l’analyse des cartilages de croissance des mains.

Dans le cas d’une ostéotomie maxillaire avec disjonction intermaxillaire, un cone beam maxillaire peut être effectué plus précocement devant une inefficacité d’une distraction orthopédique. Une fois la suture palatine fusionnée, une expansion maxillaire nécessite une disjonction intermaxillaire détaillée dans la page correspondante.

Avant une chirurgie maxillaire, consultation préopératoire 

Comme lors des ostéotomies mandibulaires ou maxillo-mandibulaires, une première consultation a lieu en début du traitement orthodontique, ou lors du traitement orthodontique lorsque l’orthodontiste constate la nécessité d’une chirurgie maxillaire ou maxillo- mandibulaire.

La première consultation permet de confirmer l’indication chirurgicale et donner toutes les informations nécessaires au déroulement du protocole orthodontico-chirurgical. Le patient a donc une information claire sur l’intervention permettant le bon déroulement du plan de traitement de l’orthodontiste.

En effet, le traitement orthodontique sera différent si le patient refuse la chirurgie. Il est donc essentiel pour l’orthodontiste d’avoir l’accord et l’adhésion éclairée du patient sur le plan de traitement. Une fois le traitement ou la préparation orthodontique préchirurgicale bien avancée ou voire terminée, une seconde consultation a lieu avec les moulages dentaires et les téléradiographies de fin de traitement permettant de fixer une date opératoire. En fonction de la date opératoire fixée, une dernière consultation préopératoire peut avoir lieu pour répondre aux dernières questions inhérentes à l’ostéotomie maxillaire ou maxillomandibulaire.

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Déroulement de la chirurgie maxillaire

L’ostéotomie maxillaire de Lefort 1 nécessite une anesthésie générale, l’intubation est réalisée par le nez permettant d’effectuer l’opération par la bouche.

Une incision est effectuée dans le vestibule supérieur, c’est à dire le creux entre les lèvres et les dents supérieures, horizontale des prémolaires droites aux prémolaires gauches. L’incision est poursuivie jusqu’à l’os pour ensuite décoller les tissus et exposer la surface antérieure du maxillaire et les orifices pyriformes où se trouvent les fosses nasales. Le trait d’ostéotomie est ensuite effectué horizontalement pour couper le maxillaire, à l’aide d’un instrument ultrasonique appelé piezotome. L’ostéotomie est ensuite complétée à l’aide d’ostéotomes ou ciseaux à frapper. Le maxillaire et donc l’arcade dentaire supérieure sont ensuite mobilisés.

 

  • Ostéotomie d’avancée du maxillaire : dans les cas de rétromaxillie, où le maxillaire est trop en arrière, le maxillaire est tracté ou avancé vers l’avant afin de positionner les dents supérieures en avant des dents inférieures
  • Ostéotomie de recul du maxillaire : dans certaines cas particulier où le maxillaire est très en avant, un recul peut être effectué mais cette pratique est très rare nécessitant de réaliser une résection osseuse des os qui sont en arrière du maxillaire appelés processus ptérygoïdes.
  • Ostéotomie de recentrage du maxillaire : si le maxillaire n’est pas bien centré, entrainant une position des incisives décalées sur un côté, il est possible de réaliser soit un mouvement de translation soit plus rarement de rotation pour recentrer les incisives centrales appelées 11 et 21.
  • Ostéotomie d’impaction du maxillaire : lorsque le maxillaire est trop long et responsable d’un sourire gingival, il est possible de recouper plus haut le maxillaire et de réséquer une baguette osseuse permettant de réduire la hauteur et donc, de corriger le sourire gingival.
  • Ostéotomie maxillaire d’abaissement : lorsque le maxillaire est très court verticalement, les dents ne se découvrent pas lors du sourire, il est alors nécessaire de descendre le maxillaire et d’interposer un greffon osseux.
  • Ostéotomie d’expansion maxillaire : une expansion maxillaire peut également être réalisée lorsque le maxillaire est trop étroit, cette dernière est détaillée dans la rubrique disjonction inter-maxillaire.

Suites postopératoires et convalescence après ostéotomie maxillaire

En dehors de ces cas de distraction progressive, il est nécessaire de réaliser après l’intervention un blocage maxillo-mandibulaire avec des élastiques afin de garder les mâchoires fermées. En effet, le blocage élastique est comme un plâtre et entraîne une contention pour permettre la consolidation osseuse. Ce blocage est maintenu une semaine avec une alimentation liquide stricte. Après une semaine, on retire les élastiques et l’on montre au patient comment les mettre et les enlever pour manger.

Après une semaine une alimentation est possible mais doit rester molle pendant 1 mois.

  • Il n’y a aucune cicatrice sur le visage, la cicatrice est uniquement dans la bouche avec des fils résorbables.
  • Des anti-inflammatoire type cortisone sont prescris pendant une semaine pour diminuer la douleur et le gonflement,
  • Des antibiotiques sont prescrits en prévention d’une infection postopératoire pour une semaine
  • Dans antalgiques type paracétamol sont également prescris en cas de douleurs associés à du tramadol ou de l’acupan si les douleurs persistent malgré le paracetamol
  • Des compléments alimentaires sont nécessaires à prendre 3 fois par jour pour ne pas perdre trop de poids surtout la première semaine
  • Des bains de bouche sont également prescris pour désinfecter les cicatrices qui sont dans la bouche.
  • Enfin, de la glace sur les joues les premiers jours permet de diminuer le gonflement et la douleur, il est possible d’acheter des masques réfrigérant ou d’en louer en pharmacie.

Scanner 3D préopératoire, en bleu ostéotomie maxillaire de Lefort 1 avant mobilisation

Planification 3D postopératoire, en vert ostéotomie maxillaire de Lefort 1 avec impaction antérieure et bascule du maxillaire

Complications après chirurgie maxillaire

Les complications les plus fréquentes lors d’une ostéotomie maxillaire sont :

  • Les saignements de nez les premiers jours.
  • Des douleurs postopératoires qui sont en générales peu intenses mais peuvent être plus importantes chez certains patients.
  • Une perte de sensibilité transitoire de la lèvre supérieure.

Résultat après ostéotomie maxillaire 

Le dégonflement est assez rapide en une à deux semaines, tout dépend s’il s’agit d’une ostéotomie maxillaire ou bimaxillaire et en fonction des patients.

Le résultat esthétique est visible dès le dégonflement à partir de 2 semaines après l’intervention. Le traitement orthodontique peut être repris 1 mois après l’intervention en fonction des habitudes de l’orthodontiste et de la récupération de l’ouverture buccale.

En effet, dans le cas d’un traitement par gouttières type invisalign, une prise d’empreinte va être nécessaire pour reprendre les gouttières de finitions. La prise d’empreinte en général optique va nécessiter une ouverture buccale complète qui peut prendre 6 semaines à récupérer.

Chirurgie maxillaire : prix et prise en charge

Comme toute chirurgie orthognatique, l’ostéotomie maxillaire est prise en charge en partie par l’assurance maladie. La base de remboursement de la sécurité sociale varie de 500 à 1200 euros selon le protocole chirurgical s’il s’agit d’une ostéotomie maxillaire isolée ou associée à une avulsion de dents de sagesse, greffe osseuse, ostéotomie mandibulaire, et/ou génioplastie.

Un devis vous sera remis avant l’intervention précisant la base approximative de remboursement de l’assurance maladie et le dépassement d’honoraire du chirurgien. Le dépassement d’honoraire du chirurgien peut varier de 1500 euros à 3500 euros selon qu’il s’agisse d’une chirurgie maxillaire seule, une ostéotomie maxillomandibulaire, une ostéotomie bimaxillaire/ génioplastie associées ou non à des greffes osseuses et avulsion de dents de sagesse.

Les dépassements d’honoraires de l’anesthésiste varient de 500 à 1000 euros en fonction également du type d’intervention et du temps opératoire. La base de remboursement de la sécurité sociale sera réglée directement par l’assurance maladie à la clinique. Ainsi, seuls les dépassements d’honoraires sont à régler.

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